En Polynésie, seules les greffes de rein sont réalisées : le don d’organes ne concerne donc que les reins. Il existe de nombreuses maladies qui peuvent détruire les reins. Or, si nous avons deux reins, nous pouvons vivre en très bonne santé avec un seul rein.
À quoi sert le rein ?
Le rein est un organe qui joue plusieurs rôles :
- Il filtre le sang afin d’éliminer les déchets toxiques produits par l’organisme.
- Il assure l’équilibre en eau et minéraux de notre organisme.
- Il produit aussi des hormones (les messagers de notre corps), des vitamines…
Les êtres humains ont deux reins mais peuvent vivre en très bonne santé avec un seul rein.
Pourquoi remplacer le rein?
Il existe de nombreuses maladies qui peuvent détruire les reins.
Elles sont en grande majorité lié à notre comportement : tabac, sédentarité (manque d’activité physique), alimentation déséquilibrée pouvant entrainer obésité, diabète, hypertension…
La prise de certains médicaments, certaines maladies auto-immunes (provenant d’un dérèglement de notre système de défense) ou génétiques peuvent aussi être responsables du dysfonctionnement des reins comme le syndrome d’Alport qui touche particulièrement les habitants des Australes.
La maladie rénale s’installe dans la plupart des cas sans douleur et n’affecte pas le quotidien. On ne se rend pas compte qu’on est malade.
Elle progresse en silence pour finir par détruire les reins qu’il faudra remplacer (sinon le décès va se produire).
Avant d’en arriver là le patient sera orienté pour être préparé à la greffe et/ou la dialyse selon son état de santé.
Qui peut donner un rein ?
Tout le monde, dès 13 ans, sans limite d’âge (cela signifie qu’on peut être vieux et donner quand même son rein).
On peut donner de son vivant un de ses reins ou les 2 après son décès lors d’une mort cérébrale.
Donner de son vivant
On peut donner un rein mais il faut être majeur, en bonne santé et faire partie de la même famille que le receveur ou bien être un ami très proche. Il faut apporter des preuves de l’amitié (photographies, lettres…). La règlementation française l’oblige pour éviter le trafic d’organes.
Dans ce cas, le receveur et le donneur ont différents rendez-vous à l’hôpital où il y a des entretiens avec :
- l’infirmière de greffe rénale,
- une psychologue,
- un médecin néphrologue (c’est le nom du médecin spécialiste du rein),
Il y a aussi des examens médicaux complets et poussés. Ces examens sont gratuits pour le donneur vivant en cours de test.
Il faut vérifier que donneur et receveur comprennent bien toute la démarche, les conséquences, les risques. Il faut aussi vérifier qu’ils sont compatibles pour donner le maximum de chances à la greffe de prendre.
Finalement, un juge du tribunal de première instance et le comité donneur vivant valident ou non l’opération.
Le donneur et le receveur bénéficie d’un suivi médical après l’opération et pendant toute leur vie.
Donner après sa mort
C’est la loi du consentement présumé qui s’applique en France et en Polynésie. C’est-à-dire que tout le monde est donneur sauf si l’on a dit non de son vivant.
Il est donc recommandé, si l’on ne veut pas donner ses organes après la mort, de s’inscrire sur le registre de refus national (en ligne), ou le dire à sa famille.
En cas de mort cérébrale (arrêt irréversible de la circulation du sang dans le cerveau), le cœur bat encore pendant quelques heures avant de s’arrêter lui aussi. C’est à ce moment là que le don des reins peut être envisagé.
L’équipe médicale consulte le registre des refus et la famille afin de savoir si, de son vivant, la personne décédée s’était opposée au don ou, au contraire, avait exprimé le désir de donner ses organes
Il est donc très important de dire à son entourage si l’on est donneur ou pas.
En fonction de la réponse, les reins sont prélevés, ou non.
En cas de don des reins, lors de l’intervention chirurgicale, un grand respect est apporté au corps et il rendu à la famille dès la fin du prélèvement. Les rites funéraires et la veillée peuvent être organisés comme pour tout décès.
La greffe
La greffe est le traitement de la maladie rénale terminale qui offre la meilleure qualité de vie et la plus grande espérance de vie.
Les patients qui ont besoin d’une transplantation rénale et qui ne trouvent pas de donneur vivant dans leur entourage sont inscrits sur une liste d’attente.
La liste compte environ 150 personnes en Polynésie.
Lorsqu’un donneur se présente, l’équipe médicale répond à de très nombreuses questions sur une plateforme qui va décider quels sont les receveurs possibles. Le choix est fait par un logiciel en fonction de différents critères comme l’âge, la compatibilité, le groupe sanguin… Il permet de déterminer les meilleurs receveurs possibles pour ce donneur et donner toutes les chances de réussite à la greffe.
Les receveurs qui ont été retenus sont appelés par les néphrologues de l’hôpital. L’opération a lieu dans les heures qui suivent.
Ils sont accompagnés après la transplantation rénale pendant des mois et doivent prendre un traitement à vie, pour éviter le rejet.
Contacts
Site internet sur le don d’organes en Polynésie française www.redonnervie.org
Facebook de l’association : Un don de vie
Téléphone : 40 48 63 63
Mail : infodon@cht.pf
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