top of page
Guide de la santé Oraroa 2024

Le projet Tarona Tere

Sur le site de l’ICPF, en surfant dans le pôle Dépistage, on trouve le projet Tarona Tere (Transport Rose). Le taux de dépistage du cancer en Polynésie est bas : environ 40 %. Le projet Tarona Tere aide à améliorer le dépistage du cancer du sein grâce à une initiative généreuse et pleine d’humanité.


Darina Otcenasek organise, avec ses collègues, des 1/2 journées de dépistage du cancer du sein en les rendant accessibles, simples, ludiques et joyeuses. © ICPF


Dépister

Le pôle Dépistage de l’ICPF oeuvre pour la prévention et la détection précoce des cancers, un engagement essentiel pour sauver des vies et améliorer la santé de la population. Mais le constat est insuffisant : seulement 40 % de taux de dépistage de cancers en Polynésie.


De nombreuses personnes pourraient être sauvées et vivre la maladie de façon moins invasive si elles étaient dépistées précocement. Pourtant, malgré les campagnes médiatiques et informatives, des freins se dressent encore, parmi lesquels : la peur du résultat et de ses conséquences, la peur d’avoir mal lors de l’examen, le manque de moyen matériel pour aller à un rendez-vous. Et c’est là qu’agit le projet Tarona Tere. Darina Otcenasek, Laure Kerleo et leurs collègues organisent des 1/2 journées de dépistage du cancer du sein en les rendant accessibles, simples, ludiques et joyeuses, ce qui lèvent les fausses croyances et autres blocages organisationnels.


Aller vers le public

Le but du projet Tarona Tere est d’aller vers le public pour inciter les personnes à se faire dépister. Pour l’instant, l’action

s’est concentrée sur la prévention du cancer du sein.


En partenariat avec les communes, qui recensent les femmes répondant aux critères d’éligibilité à la mammographie, l’ICPF finance et supervise toute la logistique de demi-journées autant récréatives, informatives, médicales

que fédératives. Les femmes entre 50 et 74 ans, n’ayant jamais fait de mammographie, ou dont la dernière remonte à plus de deux ans, sont éligibles au projet Tarona Tere. Le programme a de quoi séduire : gratuité de l’événement, transport assuré par la commune et, sur place, activité physique adaptée proposée par un coach sportif spécialisé, des ateliers de bien-être (auto-massages, manucure, tressage, etc.), des stands d’informations et, bien sûr, la mammographie. En une matinée, les radiologues de différents centres médicaux peuvent recevoir jusqu’à dix personnes. Les stands d’informations, tenus par le personnel soignant de l’ICPF, offrent des espaces d’échanges décomplexés et libres, tandis que les ateliers bien-être détendent les femmes et créent du lien.


Grâce au questionnaire de satisfaction rendu par les patientes, les équipes de l’ICPF savent que le projet séduit. © ICPF


Rassurer, encourager, pérenniser

Grâce au projet Tarona Tere, les femmes qui refusent d’habitude de passer une mammographie par inquiétude des résultats sont rassurées.


Sur les 122 personnes accompagnées en 2023, les examens médicaux se sont très bien passés et, lorsqu’il a été nécessaire d’investiguer en peu, les vahine, ayant déjà reçues les informations sur les stands, mises à l’aise par les équipes médicales, détendues par les ateliers, ont pu faire le nécessaire pour leur santé très rapidement.


L’initiative Tarona Tere encourage au dépistage du cancer du sein et compte bien générer un marrainage. Les femmes ayant expérimenté la mammographie sur les 1/2 journées organisées par l’ICPF peuvent en parler autour d’elles, susciter le déclic chez leurs consoeurs.


L’objectif final de Tarona Tere est de pérenniser le dépistage du cancer du sein, afin que les femmes automatisent les mammographies tous les 2 ans. Cela semble bien parti puisque les retours sont enthousiastes et très positifs.

Sophie Lauriol, infirmière coordinatrice de l’ICPF avait fait état d’un taux de satisfaction de 100 % en 2023 grâce au questionnaire de satisfaction rendu par les patientes. Les femmes se disent rassurées, libérées de l’angoisse d’un

résultat inquiétant et ont passé un moment fort agréable grâce au groupe créé ce jour-là et aux ateliers. L’objectif du projet Tarona Tere, inviter plus de vahine à se faire dépister, est réussi

puisque celles qui ont vécu une mammographie via l’ICPF, se sentent prêtes à reconduire cet examen médical deux ans après.


Laure Kerleo a rejoint le projet Tarona Tere cette année et va mettre ses compétences au service du passage de projet à dispositif. © ICPF


L’augmentation du chiffre de femmes ayant participé au projet va également dans ce sens. 111 volontaires en 2022, 122 en 2023. 11 personnes en plus, cela peut sembler anecdotique, mais c’est pourtant une avancée certaine.


Passer de projet à dispositif

Après 2 ans en phase test, le projet est prêt à passer à l’étape supérieure et intégrer durablement les services proposés par le pôle Dépistage de l’ICPF. Mis en place uniquement lors des dates phares telles Octobre Rose, en 2025 Tarona Tere compte bien se déployer à l’année, passant de projet à dispositif. Pour Darina et Laure, il s’agirait de proposer ces fameuses 1/2 journées de dépistage sur les 12 mois de l’année, et plus uniquement en Octobre.


Les voies d’amélioration sont immenses. Bien que le projet Tarona Tere soit viable et fonctionnel, Laure et Darina souhaitent l’optimiser.

Cela passerait par un partenariat avec les dispositifs proposés par la Direction de la santé par exemple, les Communes en Santé. Une charte serait créée et signée avec les communes participantes. Il y aurait la mise en place de rappels de rendez-vous tout au long du mois avant la mammographie afin d’éviter les oublis ou les annulations de la part des femmes sélectionnées pour participer au programme.


Le financement de moyens de transport serait également étudié pour les communes ne disposant pas d’UtilBus à affréter, ou pour les îles sans mammographes.

Les ateliers tressage et bien-être ont permis de détendre les plus anxieuses, tout en créant du lien. © ICPF


Pour l’heure, 7 radiologues ont participé au projet, ce qui est beaucoup compte tenu du calendrier condensé sur le mois d’Octobre uniquement.


Avec un dispositif annuel, Tarona Tere est sûr de rallier plus de professionnels d’imagerie médicale, car cela laisserait d’avantage de souplesse dans l’organisation et la planification des rendez-vous.


En attendant que ces voies de développement soient explorées, le dispositif Tarona Tere bénéficie de la présence du Docteur Laurent Stien, ancien gynécologue obstétricien, actuellement médecin de santé publique. Il sera présent sur les stands d’informations de l’ICPF lors des 1/2 journées de dépistage.


Dans son élément, le Dr Stien saura répondre aux questions que les mammographies pourront soulever chez les femmes. Fervent militant du dépistage, son message rejoint entièrement celui du dispositif Tarona Tere : apuru ia ‘oe (prends soin de toi).


 

Pour résumer

L’Institut du cancer de la Polynésie française, en partenariat avec les mairies, a instauré le dispositif Tarona Tere pour simplifier l’accès des femmes éligibles à la mammographie.


Choisies par leur commune, elles profitent d’une prise en charge du transport et d’un rendez-vous chez le radiologue dont le coût des examens est assuré à 100% par l’ICPF. Elles se déplacent en groupe, dans un esprit collégial pour recevoir bien plus qu’un examen : des informations qualitatives et complètes, des réponses à leurs questions sur leur santé de manière globale, des soins de bien-être, des conseils pour une activité sportive adaptée à leur condition physique…


En 2023, 14 journées dédiées au Tarona Tere durant le mois d’Octobre ont été organisées sur Tahiti, Moorea, Bora Bora, Raiatea et aux Marquises. Au total, 122 femmes ont pu réaliser leurs dépistage, une augmentation par rapport au 111 femmes l’année précédente.

 

LES COMMUNES AYANT PARTICIPÉ À TARONA TERE

En 2022 et 2023, de nombreuses communes ont joué le jeu du projet Tarona Tere, s’impliquant ainsi dans le dépistage du cancer du sein, encourageant toujours plus leurs résidents à s’investir dans leur santé.


Ainsi, l’équipe de dépistage composée de Sophie Lauriol, Darina Otcenasek, Tuihere Peu et l’équipe de communication Stéphanie Chin Foo et Terii Fougerousse ont travaillé avec les communes de Punaauia, Teva I Uta, Taiarapu Est et Ouest, Arue, Mahina, Pirae, Faa’a, Paea, Moorea, Raiatea et Bora Bora.


Comments


Guide de la santé Oraroa 2024
bottom of page